Noëls des provinces de France (Le Pérégrinateur, 2013)

Noels de FranceLes traditions que nous connaissons à Noël en France sont quasiment uniformes depuis la seconde moitié du XXe siècle – même Père Noël, même menu du réveillon, mêmes chants… –, mais pourtant chaque province de France avait autrefois sa propre identité.

Leurs racines puisent pour la plus grande part parmi diverses coutumes inspirées, dès les temps préchrétiens, par les Douze Jours au moment du solstice d’hiver dans l’hémisphère Nord. La longueur des jours bascule à ce moment-là et une nouvelle année arrive. Pour des populations paysannes, l’avenir devait s’annoncer serein : en effet, les catastrophes naturelles ou les épidémies étaient redoutées, car elles pouvaient conduire à la misère. Dans les traditions de Noël, on lit l’espoir du retour de la chaleur et de la lumière, d’une reprise de la végétation, de la prospérité et de la fécondité.
A partir du IVe siècle, ces coutumes du solstice d’hiver ont voisiné avec la fête religieuse qui célèbre la Nativité de l’Enfant-Jésus dans une crèche à Bethléem il y a plus de 2000 ans, placée à cette date. Plus tard, au XIIe siècle, cela valut à Noël son nom : de Natalis dies, jour de la naissance. La fête religieuse a également établi le calendrier qui va de l’Avent à l’épiphanie. Noël était fêté partout en France d’une façon grave et recueillie. Une très grosse majorité des paroissiens se rendait à la messe de Minuit. Dans chaque maison, pour cette fête familiale marquée par un gros repas qui promet l’abondance, on plaçait cérémonieusement une vraie bûche dans la cheminée, et on associait le souvenir des chers disparus. Les petits mettaient déjà avec confiance leurs souliers espérant y trouver le lendemain une pipe en sucre, un pain d’épice ou une orange… Les « jouets par milliers » n’étant pas encore de mise dans toutes les chaumières !

Voir l’article de Diane Gautret, dans Famille chrétienne.

http://www.famillechretienne.fr/livres/sciences-humaines/histoire-et-civilisation/noels-des-provinces-de-france-121954

Voir la critique de Martin de La Soudière dans Ethnologie Française, XIV, n° 153, 2015, 3, pp. 588-590.